Décès de Moebius


L'un des plus grands dessinateurs de bande-dessinée, Jean Giraud alias MOEBIUS, est mort samedi dernier à l'âge de 73 ans. Je retranscrit ici un passage du texte de François Armanet paru hier dans le Nouvel Observateur, qui a su résumer en quelques lignes toute l'envergure de l'artiste:

Tous les grands de la BD, de Bilal à Loustal, de Mézières à Killoffer, des vétérans du «Pilote» des années 1960 aux nouvelles stars de L'Association, le révèrent comme un génie qui a su conjuguer durant un demi-siècle expérimentation et classicisme. Jean Giraud, chamane au double visage, sous la signature de «Gir» pour Blueberry, sommet du western réaliste, et sous celle de «Moebius» pour défricher les terrains vierges, était unique.

Son influence ne se limite pas à la bande dessinée franco-belge: les deux autres patries mondiales de la BD - mangas japonais et comics américains - lui vouent un culte rare. Il partage l'affiche avec Miyazaki, et Stan Lee fait appel à lui pour dessiner «le Surfer d'argent» chez Marvel.

Son œuvre multiforme inspire jeux vidéo et grand écran: «Tron», «Abyss», «Alien» ou «le Cinquième Elément» portent sa marque, et le récent court métrage en 3D qu'il avait conçu pour l'exposition Cartier frappait par son inventivité.



Personnellement, à travers des oeuvres comme Arzach ou l'Incal (scénarisé par Alejandro Jodorowsky, et avec lequel il avait envisagé faire une adaptation cinématographique de Dune de Frank Herbert) Moebius a nourri dès mon enfance le désir que j'avais de créer, d'inventer des mondes grâce à la magie du dessin. Son style est unique et polymorphe. En un mot, Moebius pouvait tout faire. Il nous manquera.



COMBATS

Un film d'animation réalisé selon la technique du STOP MOTION (ou Claymotion, puisqu'il est réalisé avec de la plasticine) fait par des élèves en arts plastiques de l'école Sophie-Barat.

Big Bang Big Boom

Une animation extraordinaire (vraiment!) mêlant le 2D et le 3D à l'aide de la technique très simple d'arrêt sur image qui a fait les belles heures de Normand McLaren à l'ONF. On peut imaginer le nombre d'heures et la quantité de peinture nécessaire pour réaliser une telle oeuvre!

L'expressionnisme abstrait

Définition
L'expressionnisme abstrait est un mouvement artistique qui s'est développé après la Seconde Guerre mondiale aux États-Unis, plus particulièrement dans le milieu artistique new-yorkais, d'où le nom d'« école de New York ». C'est le premier mouvement artistique américain à s'imposer internationalement et à faire aussitôt de New York la nouvelle capitale de l'art. Il donna naissance à des courants analogues en Europe, au Japon et en Amérique du Sud (l'Informel, le Tachisme).

On parle surtout d'expressionnisme abstrait pour un certain type de peinture abstraite dont l'esthétique évoque l'expressivité, la spontanéité, la gestuelle, l'émotion (en opposition à un art abstrait plus cérébral). À ne pas confondre avec l'expressionnisme.

Certains ont voulu diviser l'expressionnisme abstrait en catégories, comme l'abstraction gestuelle (action painting), l'abstraction chromatique (colorfield) ou encore l'abstraction post-picturale (Post-painterly Abstraction). Toutefois, ces sous-genres ne parviennent pas à inclurent toutes les pratiques de l'expressionnisme abstrait. La peinture de Willem de Kooning, pour ne citer que cet artiste majeur du mouvement expressionniste abstrait, ne relève d'aucune de ces catégories.

The Irascibles, 1950. Une célèbre photo de famille des principaux peintres expressionnistes abstraits, dont Pollock, Newman, Rothko, Motherwell, Still.

Exemples

Robert Motherwell. Élégie pour la république espagnole.
Willem De Kooning, Fire.
Richard Diebenkorn. A day at the races.
Au Québec, le mouvement automatiste fut, sous la gouverne de Paul-Émile Borduas, un mouvement artistique à l'origine du Refus Global, un manifeste politique publié en 1948 appelant les québécois à se défaire de l'oppression du clergé et à entrer dans la modernité.
Le surréalisme ainsi que la psychanalyse auront été deux courants de pensée qui inspirèrent grandement les Automatistes. Contrairement aux surréalistes, les Automatistes préconisent une approche intuitive et expérimentale. Même si l'esthétique des automatistes s'apparente aux expressionnistes abstraits américains, il n'y a aucun lien entre les peintres de ces deux mouvements.
Jean-Paul Riopelle, Peinture 1957.