Genèse d'un tableau


Voici un article que j'ai publié en 2006 sur mon blogue alors que j'étais à Paris, au squat de Rivoli "Électron libre" où j'ai eu la chance de passer l'été. J'y retrace les étapes de la création d'une peinture à l'acrylique. J'ai souligné quelques éléments langage plastique.

sujet: mon coin préféré de l'atelier adjacent à ma chambre au squat de Rivoli. C'est en voyant l'ombre portée de la grille en fer forgé devant la fenêtre de mon atelier que j'ai décidé de peindre ma fenêtre. Ce serait ma vue de Paris.


J'ai commencé à esquisser sous l'oeil attentif d'Ingrid, compatriote québécoise qui dispose elle aussi d'un atelier au squat de Rivoli.

J'ai poursuivis cette toile pendant cinq jours, en m'interrompant lorsque le ciel était nuageux ou la lumière changeait. Je voulais respecter la qualité de la lumière.

J'ai trouvé le sujet plus riche encore que je pouvais le soupçonner. J'ai pensé à Matisse et à son traitement des motifs, à la chaise de la chambre de Van Gogh qui semble flotter dans une perspective propre à elle-seule, et à l'abivalence fond / forme sur laquelle avaient joué les nabis.

Le soleil chaud d'un début d'après midi et le plancher gris reflètant les murs bleus de l'atelier m'a inspiré cette harmonie de bleus et d'orangés. Pour miser sur l'effet vibrant des couleurs complémentaires, les noirs sont en vérité des bruns orangés très foncés ou des bleus foncés. Les gris et les blancs s'accordent selon les couleurs qu'ils voisinent selon la loi du contraste simultané.

Cette fenêtre est devenue une synthèse de mon quotidien dans cet atelier, et il s'agit d'un autoportrait en quelque sorte. Voilà pourquoi j'ai peint mon reflet dans la fenêtre. ça m'amusait de réunir dans la même image les trois plus grands thèmes de la peinture, soit le paysage, la nature morte et le portrait.

1 commentaire:

Hanna a dit…

j'aime beaucoup !
entre les ombre et la lumière le côté cosy intimiste on entre dans le tableau et on s'y sent bien pourtant la pièce est habitée . l'artiste qui regarde derrière une vitre donne le ton pour rester en dehors et admirer rêver ...
on n'ose pas frapper ... cela procure du mystère que regarde l'artiste ? il semble inquiet ...